Rapport d’évaluation externe d’IFADEM à Madagascar

L’évaluation externe d’IFADEM Madagascar a été organisée à la fin de l’année 2013 et le rapport final rendu en mars 2014. Les évaluateurs ont été sélectionnés sur la base de termes de référence et d’un appel d’offres menés par l’Agence universitaire de la Francophonie et l’Agence française de développement.

Pour les évaluateurs, la crise politique qui a isolé Madagascar de la communauté internationale de 2009 à 2014 a eu un impact sur le déroulement des opérations sur le terrain.

"Pour favoriser la prise en compte des spécificités nationales ou régionales, IFADEM a choisi de privilégier une gouvernance locale reposant sur les institutions nationales et sur la mise en place d’un comité national dont les membres sont désignés par le Ministère compétent. La mise en œuvre d’IFADEM à Madagascar s’inscrivait parfaitement dans ces principes lors de son démarrage. Cependant la crise politique qui sévit depuis 2009 a obligé à réduire cette phase expérimentale et l’a ralentie :

  • la durée de cette phase s’est étendue sur une période de près de trois ans ; la première réunion des concepteurs de livrets s’est tenue en juin 2010 et l’évaluation pratique a eu lieu jusqu’à fin mai 2013. La formation des tuteurs et des maîtres s’est étalée sur les neuf mois prévus.
  • sur le plan des coûts le projet malgache apparait relativement peu coûteux en comparaison de projets du même type conduits dans d’autres pays, et cela même en intégrant le coût de l’expérimentation "mobiles".
  • sur le plan de la gouvernance, nous avons pu constater que le comité national de suivi (CNS) ne s’est réuni que 3 fois (avril et mai 2010 et août 2012) et qu’en raison de la situation particulière, il n’a pas pu  assurer pleinement son rôle de coordination de la phase expérimentale."

Pour tenter d’améliorer l’efficience du dispositif à Madagascar, le rapport propose plusieurs pistes :

  • Revoir le public cible des formations à savoir plutôt orienter le choix des bénéficiaires vers les enseignants non fonctionnaires (FRAM).
  • Améliorer les outils d’auto-apprentissage tutoré par la simplification des livrets pour certains publics et l’offre de documents (voire de séances filmées) permettant aux enseignants de s’approprier les notions pédagogiques de base qui parfois leur font défaut.
  • Sélectionner  les meilleurs tuteurs et les former à développer la capacité des maîtres à apprendre en autonomie.
  • Améliorer la visibilité du projet par les différentes instances du Ministère, mais aussi auprès des enseignants en général.

En conclusion, les évaluateurs soulignent notamment tout l’intérêt de l’expérimentation sur l’usage du téléphone portable dans l’accompagnement pédagogique des enseignants.
"La conception pédagogique a été extrêmement sérieuse, avec une équipe mobilisée et compétente. Les délais de réalisation ont été sans doute longs en partie du fait de la période initiale d’incertitude sur le maintien du projet. Le point faible de ce volet concerne cependant  le décalage entre le public cible et le public testé avant le démarrage de l’opération. Les enseignants sur le terrain en zone rurale ont un niveau très faible, de fait le niveau des livrets pédagogiques est trop élevé.
Sur le plan technologique, les espaces numériques ne paraissent pas adaptés à un tel dispositif de formation continue des maitres en poste.
Projet innovant le mobile learning apparaît comme la clé de l’innovation de ce projet, avec l’utilisation du téléphone portable comme mise en réseau de la formation et support de contenus. En dehors, de la bonne réalisation du projet par l’équipe, c’est le point fort, innovant et extrêmement prometteur d’IFADEM Madagascar qui a évidemment vocation à être étendu à la plupart des autres activités IFADEM conduites en Afrique."

Actualités

Toute l'actualité