L’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM) incarne depuis 2006 la volonté de la Francophonie de contribuer au 4ème objectif de développement durable adopté à l’unanimité en 2015 à l’Assemblée générale des Nations Unies par 193 pays. Elle s’engage aujourd’hui à « assurer une éducation inclusive et équitable de qualité (…) pour tous » (déclaration d’Incheon, Forum mondial sur l’éducation 2015).

IFADEM vise à :

  • Renforcer les compétences professionnelles des instituteurs avec ou sans formation initiale ;
  • Améliorer des méthodes d’enseignement (en/du français dans le respect des langues nationales, des sciences, de la citoyenneté, etc.) à la faveur de pratiques innovantes et de nouveaux outils didactiques ;
  • Venir en appui aux acteurs nationaux impliqués dans la définition des stratégies nationales de formation continue des enseignants du primaire.

En 2006, lors du XIe Sommet de la Francophonie à Bucarest, pour favoriser l’atteinte des Objectifs du Millénaire et notamment l’Éducation pour tous, les chefs d’États et de gouvernements de la Francophonie demandent à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et à l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) de mettre en commun les moyens dont elles disposent pour soutenir les politiques nationales de modernisation des systèmes éducatifs des pays membres. Cette demande, formulée à l’article 33 de la Déclaration de Bucarest, prévoit que "l’OIF et l’AUF, sur la base de leurs expériences et de leur acquis, proposeront aux instances de la Francophonie une initiative commune destinée à accroître l’offre des programmes et contenus de formation axée sur les technologies éducatives".

Ce sera l’Initiative francophone pour la formation à distance des maitres (IFADEM) dont le site internet est présenté au Sommet de Québec en 2008. La Résolution sur la langue française adoptée lors de ce Sommet appuie explicitement IFADEM qui doit favoriser "un renforcement des programmes de formation initiale et continue des enseignants".

En 2010, dans la Déclaration officielle du XIIIe Sommet de Montreux, les chefs d’États et de gouvernements de la Francophonie réitèrent, sur la base des résultats de la phase expérimentale d’IFADEM et de son évaluation externe leur soutien à l’Initiative :

"Nous reconnaissons que l’accès à une Éducation pour tous de qualité, ainsi qu’à la formation et à l’enseignement professionnel, est une condition essentielle au développement durable des sociétés. Nous nous engageons à promouvoir l’EPT en synergie avec les partenaires au développement et la société civile. Nous réaffirmons la responsabilité principale des autorités publiques pour la formulation et la mise en œuvre des politiques d’éducation et de formation, dans le respect des langues nationales. Nous réitérons notre soutien aux actions francophones dans le domaine de l’éducation, telle que l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM), dont les effets multiplicateurs sont avérés pour nos populations, et demandons à l’OIF et à l’AUF de poursuivre son déploiement, en priorité en Haïti".

En 2012, les chefs d'États et de gouvernements ayant le français en partage, réunis pour le XIVe Sommet de la Francophonie à Kinshasa (RDC), ont noté "avec satisfaction l’extension de l’Initiative pour la formation à distance des maîtres (IFADEM)".

L’accès à l’éducation dans les pays du Sud et notamment en Afrique subsaharienne a connu des progrès incontestables ces dernières années. Cependant, si d’un point de vue quantitatif on observe de nettes améliorations, d’un point de vue qualitatif l’enseignement de base n’a que très peu progressé ces dernières années.

Selon le Partenariat mondial pour l’Éducation, la qualité de l’enseignement reste médiocre dans de nombreux pays en développement et les enfants n’acquièrent que 20 à 25% des connaissances assimilées, contrairement à ceux des pays développés.

De plus en plus d’enfants accèdent au début du cycle primaire ou fondamental, mais "il n’est pas certain qu’ils y apprennent quelque chose (…) l’inscription universelle à l’école est en partie une illusion (…) améliorer la qualité de l’école est une condition essentielle pour conserver la confiance des parents" (Esther Duflo, Le Développement humain, 2010).

Le programme Éducation pour tous (EPT) "semble au point mort", dit l'Unesco dans son rapport 2012. Le rapport reconnait que "pour améliorer l’apprentissage, les enseignants sont la ressource la plus importante", mais que le manque d’enseignants formés dont souffrent encore de nombreux pays représente un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de l’EPT.

Pour augmenter la qualité de l’enseignement, plusieurs moyens peuvent être employés : améliorer la santé et la nutrition des enfants, augmenter la motivation des enseignants, améliorer la gouvernance du système… Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) recommande également l'instauration de politiques destinées à améliorer la qualité et la pertinence de l’enseignement par des réformes portant sur les programmes d’études et les méthodes pédagogiques.

C’est sur cette dernière problématique que l’Initiative francophone pour la formation à distance des maitres (IFADEM) concentre son action. Une amélioration des pratiques des enseignants entraîne des répercussions importantes sur la qualité des apprentissages et la motivation de l’instituteur.

IFADEM s'engage aujourd'hui à "assurer une éducation inclusive et équitable de qualité (...) pour tous" (déclaration d’Incheon, Forum mondial sur l'éducation 2015).

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